« nous hurlerons dans les flammes crépitantes tandis que se répandront dans nos veines les germes incandescents de l’amour profane et de la fureur forcenée des danses païennes » – stanislas rodanski
MINUIT SONG… & les chuchotements du vent dans les steppes profondes de Sibérie ? j’allume une bougie bois du rouge & écoute le son de la neige qui se fonde en pluie dans ce coin de st-germain-des-prés – on dirait une forêt un carnaval ancien un luna park fantôme si parsemé de silence que je pourrais bien entendre une aiguille pénétrant la veine assoiffée d’un junkie sur la lune ou l’orgasme d’une femme à montmartre nuit bleue fanée & presque polaire animée par le ney le kanoun le luth & le darbouka des nuits désertes & mystiques du mahgreb depuis le balcon de la chambre 48 j’observe le clignotement frénétique des lumières de réveillon sous la pluie rue de bourbon le château cette ruelle mal éclairée perçant la rue de buci comme un pont scintillant vers l’oasis de paulownias & de bambous de la place de furstenberg où par les crépuscules d’automne l’on entend le koto japonais en faisant résonner les vitres des boutiques obscures qui ornent le petit square avec leurs étranges poupées du 19eme siècle (le koto est né du bois des paulownias d’où sa sonorité inégalable) – moi j’enchaîne des nuits & des nuits en un seul poème en un seul cri & je revois les nuits quand à l’emplacement actuel de l’église de st-germain-des-prés se trouvait un énorme inuksuk dressé contre le ciel vertigineux de paris je revois de terribles masques africains & des danses narcotiques autour du feu liqueurs ardentes & litanies païennes je revois une dame de cour de la dynastie tang & le hurlement ancestral du premier homme des tribus perdues de Thulé le saxophone halluciné de lester young dans un cul-de-sac dans autour de minuit c’est par ces nuits sans fond d’hiver où tout est désert & grisaille que l'on entend les cris du démon de st-germain-des-prés * henrik aeshna/eros en feu, Hôtel La Louisiane, Paris, 17 janvier 2021
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